Pour comprendre l’attrait potentiel de cette création, mieux vaut encore laisser parler cet ingénieur, salarié pendant seize ans dans l’industrie avant de se lancer, durant l’hiver 2016, dans l’élaboration du TurboSiphon : « L’eau chaude sanitaire est le deuxième poste de consommation énergétique dans nos foyers. Cela représente plus d’énergie que l’ensemble des appareils électroménagers, éclairage inclus. Pour un foyer de quatre personnes, la facture est d’environ 600 euros à l’année – soit entre 20 et 60 % de la consommation énergétique totale de la maison. » Concrètement, ce TurboSiphon, revendiqué « écoresponsable », est un dispositif de 70 cm qui s’implante sous la douche. « Nos eaux usées de douche vont passer dans ce système. À contre-courant est intercalé un serpentin en cuivre qui va récupérer la chaleur – juste la chaleur et son énergie – de ces eaux usées en la réinjectant dans notre arrivée d’eau. Ça marche car le cuivre est très conducteur en termes de chaleur. Tout ça se fait de manière hermétique, il n’y aucun mélange entre eaux usées et eaux propres  », détaille encore celui qui a, avec son ancien patron devenu associé, créé la société Reccal – pour « récupérateur de calories ». Résumons : plus vous aurez une eau déjà chaude, moins vous aurez à dépenser d’énergie pour la chauffer. Là se fera l’économie sur votre facture. Huit mois après son succès aux Innovact awards, le TurboSiphon a gagné de nouveaux adeptes : samedi 6 mai, David Rodriguez remportait la médaille d’or du prestigieux concours Lépine, organisé à Paris, dans la catégorie « transports et industries ».

L’objectif est désormais la commercialisation du turbosiphon

Entre ces deux succès, le Rémois avait cravaché : brevetage du TurboSiphon auprès de l’institut national de la propriété intellectuelle (Inpi), élaboration d’une communication – « Avec TurboSiphon, faites chauffer votre douche, pas votre carte bleue » – et réalisation des premiers prototypes grâce à des partenaires locaux. « À Reims, on arrive à fédérer des projets », souligne David Rodriguez, citant les contributions décisives de l’atelier des paralysés de France (APF), dont l’antenne locale est installée zone Farman, de l’école d’ingénieurs et aussi des lycées Arago et Saint-Jean-Baptiste de La Salle. De ce « marathon de douze jours » qu’a constitué le salon Lépine, David Rodriguez confie : « On passe son temps à expliquer son invention, que ce soit à des néophytes qui veulent se distraire ou à un public très averti. C’est très intéressant, ça nous permet de retravailler notre argumentaire des dizaines et des dizaines de fois, jusqu’à trouver la formule qui fait mouche et permet aux gens de comprendre. » Son cœur de Géo Trouvetou a battu un peu plus vite lorsque passaient des membres du jury : « Ils ont des questions pièges mais c’est normal, ils ne veulent pas se faire avoir… Dans l’ensemble, on sent que c’est très solennel. » Au-delà de sa médaille d’or, David Rodriguez et son associé sont repartis du parc des expositions de la porte de Versailles avec moult contacts, « aussi bien des particuliers que des propriétaires d’immeubles à rénover en passant par une chaîne de grandes surfaces de bricolage en Suisse ». Car l’objectif est désormais la commercialisation du TurboSiphon pour « le rendre disponible auprès de tous ceux qui voudraient se libérer d’une certaine précarité énergétique ». On allait oublier : l’installation du dispositif coûte 380 euros TTC, assurant un retour sur investissement en deux ans. « Cela vous paye grosso modo votre rénovation de salle de bains. Ça se fait tous les vingt ans, ça vous coûte 3 000 euros, soit l’économie que vous pouvez réaliser avec ce dispositif », assure un David Rodriguez aussi convaincu que convaincant.

Source : http://www.lunion.fr/30405/article/2017-05-12/un-remois-medaille-d-or-au-concours-lepine

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